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Le théâtre de l'Archipel en question

Depuis le début, le théâtre de l'Archipel fait l'objet de débats passionnés. A l'évidence la municipalité de Perpignan, alors dirigée par Jean Paul Alduy, a multiplié les faux pas. Etait il nécessaire de faire appel à un cabinet d'architecte aussi coûteux que celui de Jean Nouvel, pour un résutat loin d'être parfait ? Fallait il faire appel à un montage du type partenariat public privé ? Etait il normal de lancer tout cela sans concertation avec les communes voisines, pour ensuite leur demander de participer financièrement ?

Aujourd'hui, l'équipement existe, et il est bien vivant . Il ne faut pas se tromper de combat. Si les origines ont été marquées par des choix discutables et le manque de concertation, il est des réalités qu'on ne peut nier. Perpignan et son agglomération, cela représente 200 000 habitants. Une telle population justifie l'existence d'une grande salle de théâtre et de concert.Il ne faut pas opposer la culture et les autres besoins de la population. La culture n'est pas un luxe réservé aux plus riches. Ce n'est pas, cela n'a jamais été la conception des communistes.

Les premières saisons ont permis au public de s'approprier les salles. La programmation peut toujours être discutée, mais incontestablement elle a attiré un large public.Il y a une forme de démagogie populiste qui qualifie automatiquement d' « élitiste » la culture. On ne peut pas dire pourtant que le théâtre de l'Archipel se cantonne dans un répertoire particulièrement difficile d'accès ou réservé à des initiés. Mais devrait il pour autant refuser d'aborder les musiques actuelles ou le théâtre d'aujourd'hui ?

Maintenant, l'heure est à la correction des défauts originels.Trouver des solutions à l'accessibilité matérielle, au stationnement. Trouver des financements pour faciliter le rapprochement des publics et de la culture. C'est un combat pour la démocratisation de la culture qu'il faut sans cesse relancer. Et non pas décider que telle ou telle manifestation est bien assez bonne pour le peuple, et telle autre réservée aux « élites. »

Enfin, dans le débat qui commence en vue des élections municipales de mars 2014, on ne peut pas ne pas relever le dérapage plus qu'inquiétant du candidat FN, qui répond à l'Indépendant : « il va falloir se pencher sur la programmation du théâtre » , évidemment qualifiée d' « élitiste ». Voilà donc comment l'extrême droite voit les choses. On ne pourra pas dire qu'on n'a pas été prévenus : censure et pilotage de la programmation par les politiques ( et quels politiques!) sont au menu. Il est vraiment incroyable que ce genre de déclaration n'alerte pas davantage les défenseurs de la liberté et les gens de culture . Ressaisissons nous, le danger est là, imminent !

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