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Une semaine riche en événements, rencontres, signatures, débats, et, bien sûr, soirées...
« Ceux du Nord », les photographes nord-vietnamiens font le buzz Leurs photos,( minimes), sont d'une extraordinaire beauté, un noir et blanc sublime, au contenu très émouvant. De 1968 à 1975, elles nous font voir un peuple déterminé, confiant dans sa victoire, déployant des trésors d'ingéniosité pour survivre et vaincre. Alors que de cette guerre nous ne connaissions que les images du côté américain, du côté des vaincus. Ce « juste retour des choses » est dû à Patrick Chauvel, photo reporter, et aura été l’événement de Visa 2014. Une de ces photos fait la couverture de la plaquette du festival, on y voit une jeune femme, de dos, le fusil à l'épaule, milicienne, elle a 19 ans, a failli mourir quatre fois sous les bombes US, aujourd'hui, elle a 70 ans et 10 petits-enfants, une image emblématique. Quatre de ces photographes étaient à Perpignan, au cours d'une conférence, ils ont évoqué leurs parcours. L'un travaillait pour Avant-garde, journal des jeunes communistes, un autre était militaire, un autre, étudiant en littérature, un officier, aussi, tous, formés à la photo plus ou moins sur le tas. Ils ont connu la peur, des moments forts, ainsi, quand Chu Chi Thàn a pu photographier un avion US abattu, et son pilote fait prisonnier. Pour Doan Cong Tinh, la lutte contre l'envahisseur était une tradition familiale ( son père a connu le bagne de Poulo Condor), en tant que militaire, il était au cœur des combats, notamment pour la défendre la piste Ho Chi Minh. Tous se disaient ravis d'être ici, d'échanger, l'un deux a conclu ainsi : « la victoire des vietnamiens vous doit beaucoup, à vous journalistes occidentaux, vous avez fait entrer la guerre dans chaque salon et par là, vous avez contribué à faire grandir le mouvement contre la guerre. » Ukraine, se méfier du manichéisme Le sujet est très présent à Visa avec plusieurs expos, un film (passionnant) à l'Institut Jean Vigo, une table ronde avec Capucine Granier Deferre, Maxime Dondyuk ( lauréat du prix de la ville de Perpignan) et Guillaume Herbaut. Tous trois ont longuement séjourné sur le terrain, Kiev, Donbass...et en ont ramené des images fortes. Trois regards, des analyses différentes. Si Guillaume Herbaut salue le « combat pour la liberté » des manifestants de Maïdan, Maxime Dondyuk, ukrainien, est meurtri par la situation, ne « peut être un simple observateur ». « Submergé par mes émotions, je les utilisais pour faire des images, et, chaque jour, les pires craintes se réalisaient... » Une longue histoire loin d'être terminée, « des deux côtés les gens veulent vivre mieux, beaucoup n'ont pas trouvé leur place dans ce pays depuis l'indépendance, aussi y a-t-il une nostalgie de l'URSS, et la Russie a utilisé la faiblesse du nouveau gouvernement. » Capucine Granier Deferre se disait « agacée par le manichéisme des médias français, les pro-russes ont peur de se faire engloutir par l'Europe ; des frontières ont été imposées, des deux côtés ce sont les mêmes revendications sociales et politiques, issues du malaise lié la crise en Ukraine. » T.O.L.E.R.A.N.C.E installation de Guy Ferrer Devant l'entrée du couvent des Minimes, pas moyen de ne pas voir ces sculpures singulières formant le mot de tolérance. Créée en 2007, cette œuvre de trois mètres de haut et de cent mètres de linéaire, évoque diverses spiritualités du monde, symboliquement juxtaposées. L'ensemble est impressionnant. A côté, une seule sculpture nommée NON-la guerre, elle est surmontée d'une tête de mort dorée. Ces créations sont de Guy Ferrer, un artiste qui expose aux quatre coins de la planète, elles répondent bien aux images de Visa.