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La ville de Perpignan se dote d'un pôle muséal qu'elle veut inscrit dans l'histoire de la cité.

 

C'est un événement dont on ne peut qu'espérer qu'il redonne du lustre à un centre ville perpignanais en déliquescence : la réouverture du musée Rigaud agrandi et rénové. Perpignan pourrait ainsi, selon son maire « devenir une destination. »En effet, c'est aujourd'hui la concrétisation d'un projet démarré voici cinq ans sous la houlette de l'architecte Stéphane Barbotin-Larrieu, la réunification de l'hôtel de Lazerme et de l'hôtel de Mailly dégageant un bel espace permettant d'exposer des trésors qui dormaient dans les réserves.

Le visiteur entre désormais par la grande porte de la rue Mailly, il est accueilli par la Pomone drapée de Maillol. Au premier étage, sur 800 m² se trouve la collection permanente, le second, sur une surface de 380 m², est destiné aux expositions temporaires, actuellement et jusqu'au 5 novembre, la remarquable Picasso, Le cercle de l'intime sur laquelle nous reviendrons. On a aussi un jardin suspendu avec fontaine, idéal pour une halte paisible.

Une réalisation d'envergure qui met en valeur le patrimoine local que les habitants du département et d'ailleurs pourront découvrir et se réapproprier. Réalisation qui cultive la différence entre les deux hôtels. Celui de Mailly, totalement reconstruit, très contemporain, celui de Lazerme, qui correspond à l'ancien musée, à peine retouché, dont on a même gardé les sols dépareillés d'une salle à l'autre. Un choix architectural, certes, la volonté de garder la dimension intime d'un musée-maison, un regret, tout de même, l'impression que la rénovation n'est pas allée au bout. Autre regret, celui d'un espace cafétéria, facteur de convivialité.

Un parcours chronologique

Présentant la réalisation à la presse, Claire Muchir, directrice, ciblait « la situation frontalière de Perpignan » comme « cœur du propos artistique ». Restait à effectuer le parcours, voulu chronologique, décliné en quatre temps. Le Perpignan gothique, magnifiquement illustré par le somptueux Retable de la Trinité du Maître de la Loge de Mer (1489), éclairant sur les corporations marchandes de Perpignan à l'époque. Rigaud, bien sûr au centre du Perpignan baroque, un Rigaud intime, loin du peintre de cour, et Guerra. Le Perpignan moderne : avec la gare, l'essor du commerce et l'arrivée des grandes familles qui achètent des œuvres, on a une floraison d'artistes, Maillol, Manolo Hugué, Picasso, Dufy... Pour le Perpignan aujourd'hui il faut redescendre au rez-de-chaussée, deux salles ouvertes sur la rue de l'Ange, Antoni Clavé et Grau-Garrigà en écho à la guerre d'Espagne, et des artistes d'aujourd'hui et d'ici, les Loste, Capdeville ou Cosme-Estève.

Bien d'autres artistes sont exposés, comme Terrus ou Fayet dans une réalisation qui est une formidable vitrine de la richesse de la création plastique roussillonnaise.

 

NG

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