Fête du Travailleur Catalan 2013

Une édition 2031 réussie, une affluence considérable aussi bien aux spectacles que  dans les rencontres politiques . Le meeting avec Eliane Assassi et Jean Luc Mélenchon a rassemblé plus de 2000 personnes

Le débat introuvable: les discussions politiques ont été passionnées notamment lors du débat des sénateurs, qui a vu une forte confrontation à gauche, autour de la question de l'austérité.

Ce devait être une table ronde entre trois sénateurs (EELV, PS, PC) sur le thème « Y a-t-il une alternative à l'austérité ? ». La défection tardive de Jean-Vincent Placé d'EELV l'a transformée en une rencontre entre Éliane Assassi, Présidente du groupe Communiste Républicain et Citoyen du Sénat, Christian Bourquin, Sénateur des Pyrénées Orientales, Président du Conseil Régional, et le public. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce fut chaud, en dépit du préambule de René Granmont, animateur, en appelant à « l'intelligence citoyenne ».

Conscient du « manque de confiance en la politique », Christian Bourquin lâchait : « le thème laisse à penser qu'on est dans une situation d'austérité », et de mettre celle-ci sur le dos de Sarkozy et sa RGPP, « les difficultés économiques, OK, une grande partie de notre peuple souffre, OK, mais pas question de dire qu'aujourd'hui c'est la même politique que la droite, ce sont des approches différentes. » Un socialiste à l'aise dans ses baskets, en somme, satisfait de « la politique de gauche menée à la Région », plaidant pour la diversité de la gauche mais soulignant « qu'elle n'a jamais été aussi forte qu'unie ». Pour Éliane Assassi , « il faut que la gauche réussisse, avec pour boussole battre la droite, ne pas laisser de place à l'extrême droite, et, « construire ensemble, rassembler ». « L' austérité est là, tous les indicateurs sont au rouge » constatait la sénatrice, déplorant « le pari dangereux du gouvernement vers des choix économiques et sociaux de régression, conformes à la commission de Bruxelles ». Elle poursuivait « il faut savoir entendre la colère qui s'exprime dans le pays ,  le plus urgent, maintenant, c'est de mettre des propositions alternatives dans le débat ».

Deux analyses, deux options, le décor était planté. Aussitôt, se lève un des  Fralib  pour décrire la situation inadmissible qu'ils vivent. Puis, une question sur l'écologie comme moyen de lutte contre l'austérité donne l'occasion à Christian Bourquin d'exprimer sa « fierté de ce qu'il fait à la Région sur le bio, l'eau...puis de décliner les réalisations du gouvernement sur l'école, le justice, la police », concluant que lui, il « ne craint pas de mettre les mains dans le cambouis ! » Remous dans l'assistance, des quolibets fusent, ce discours, visiblement, ne passe pas. Éliane Assassi, invitant la salle à préférer le débat à l'anathème, saisit la balle au bond « Pourquoi pas une loi sur les licenciements boursiers ? Pourquoi pas le droit de vote pour les résidents étrangers ? C'est une question de courage politique, d'autant que la gauche est majoritaire ! » Elle est ovationnée. Après, ça se met carrément à déraper, la confusion gagne, la colère, aussi, Christian Bourquin cristallisant sur lui la somme des espoirs déçus et des renoncements de François Hollande. On peut comprendre, sauf que certains, dont les intentions sont tout sauf pures, en profitent pour vendre leur soupe. D'autres, confondant combat révolutionnaire et injures, hurlent avec les loups, Ils se font peut être plaisir, mais après ? Eliane Assassi recadre et pose un vrai problème : « Nous nous sentons souvent bien seuls au Sénat, où sont les mobilisations ? Les rassemblements pour faire bouger les lignes ? »

Conclusion, un bel échantillon de la difficile confrontation à gauche, et pourtant, il faut bien s'y coller ! Du moins un parlementaire socialiste aura-t-il touché du doigt le niveau des attentes et de la déception, c'est déjà ça.

Nicole Gaspon

Eliane Assassi présidente du groupe CRC au Sénat pendant un débat. Jean Luc Mélenchon pendant le meeting