Paris-Perpignan-Barcelone, l'appel de la modernité (1889-1925)

Exposition au Musée Rigaud.

Quand l'art transcende les frontières

En découvrant l'exposition de l'été qui occupe les deux étages du Musée Rigaud, on croirait, tant l'impression d'espace est grande, qu'on a, pour l'occasion, repoussé les murs. A mettre à l'actif de l'accrochage éclairant pour une sélection d’œuvres (une centaine, ni trop, ni trop peu) qui illustrent intelligemment le propos : la naissance de la modernité sur le territoire catalan des deux côtés de la frontière. Ce qui apparaît, dans cette période du début du XXème siècle, c'est l'extrême mobilité des artistes d'où de fécondes rencontres, le croisement des influences. Une époque marquée par un incroyable foisonnement artistique, avec fauvisme et cubisme, mais aussi, le « méditerranéisme ». Cette exposition entend ainsi réhabiliter la Catalogne comme terre artistique, carrefour de convergence entre Paris et Barcelone, contre « l'image réductrice d'une Catalogne du Nord partagée entre le Collioure fauve de 1905 et le Céret cubiste de 1911. »

Peinture, sculpture, arts décoratifs...toutes les formes d'art étaient bonnes pour des artistes en perpétuelle recherche, elles se retrouvent au fil de l'exposition qui rassemble des œuvres de plusieurs musées de Barcelone et Gerone, ainsi que des musée d'Orsay, Bordeaux ,Bagnols sur Cèze, ou Béziers, sans oublier les réserves du Musée Rigaud. Dans chaque salle une thématique, symbolisme, Nabis, arts décoratifs...mêlant artistes du Nord et du Sud. Le cheminement s'ouvre sur la référence au classicisme, car, « la Catalogne n'oublie jamais son époque classique », qui fonde le méditerranéisme d'un Maillol, très présent ici. Comme Gustave Fayet dont on remarquera, à côté des nombreuses peintures, un superbe paravent japonais, un tapis. Ou Odilon Redon, mis en regard avec Santiago Rusiňol. Ou les Nabis, autour de Maurice Denis (qui, entre autres, a peint des sites de Puigcerda), proche de Maillol. Des sculpteurs comme Guino, Esteve Monegal i Prat, cotoient Bourdelle ou Rodin (dont le gigantesque « Cybèle » trône au centre d'une salle). Et Manolo, Gustave Violet, Terrus, Josep Clarà i Ayats, et les autres, à découvrir, jusqu'à Suzanne Valadon, dont on peut voir une « nature morte catalane ».

Au rez-de-chaussée, un utile repère chronologique termine ce passionnant parcours.

NG

A voir jusqu'au 13 octobre au Musée des Beaux-Arts Hyacinthe Rigaud rue de l'Ange à Perpignan

tous les jours sauf le lundi de 10h30 à 18h, le vendredi jusqu'à 22h

A suivre, également, visites guidées, conférences, concerts, danse,