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Dans la solitude des ateliers
« Traces tangibles » (ed Alter ego). Jacques Lahousse nous introduit chez dix peintres d'ici

 

Le livre

C'est Joël Mettay, éditeur du livre, qui le note dans le préambule: « on n'applaudit pas un peintre », traduisez, le peintre, le plasticien est coupé du public, il est seul dans son atelier, et, une fois réalisée, l'oeuvre lui échappe. D'où l'envie de Jacques Lahousse, journaliste et amoureux de peinture, de mettre en pleine lumière l'artiste au travail. Pour cela, il est allé à la rencontre de dix peintres, dans l'intimité de leurs ateliers, les a photographiés parmi leurs oeuvres, les a interrogés, il en résulte un livre superbe, « Traces tangibles », dont il signe textes et photos.

Les photos, un déferlement de couleurs, l' incroyable fouillis des ateliers, pots de peintures multicolores, objets divers jonchant le sol, toiles étalées par terre, et les postures, c'est drôlement acrobatique de peindre, accroupi, à genoux, cassé en deux...Et les visages, la beauté lumineuse de Zeyno Arcan, la seule femme, les yeux enfantins dans le visage buriné de Jean Capdeville, la barbe et les lunettes de Roger Cosme Estève se devinant au travers d'un rideau de feuillages, Jean Louis Vila, rigolard, le regard perçant de Patrick Loste, Marc Fourquet, bel hidalgo...Ils sont là, face à leurs œuvres et la photo révèle comme une ressemblance entre le peintre et sa peinture. Serge Fauchier incliné sur ses « triangulations », le sourire de Balbino Giner qui reprend la courbe de celui de ses drôles de figures fluos, Patrick Loste se fondant dans ses sous-bois, Zeyno Arcan dans ses transparences pastels, Jacques Capdeville arc-bouté au dessus de ses papillons...Les textes, enfin, acérés, justes, en quelques traits Jacques Lahousse croque chaque artiste, des textes qui expriment sa fine connaissance de la peinture comme son empathie avec le peintre.


 

Les impressions de l'auteur

C'est « l'idée de la confrontation photo-peinture » qui a conduit Jacques Lahousse à faire ce livre,

«  l'envie de la mettre en scène, en situation, de faire pénétrer les gens dans l'univers de l'artiste », alors, il s'est lancé. De par son travail de journaliste il connaissait déjà des peintres, en tant que cérétan il voisinait avec d'autres et a fini sur cette sélection de dix « qui représentent l'art dans ce département au cours des quarante dernières années », liste non exhaustive, bien sûr. « Tous ont marché, j'ai pu entrer chez eux, dans leur univers intime, l'univers de la création, je crois que c'est une autre façon de faire voir les artistes ». En retour, chacun des artistes s'est livré à lui, lui a confié ses motivations artistiques comme ses interrogations sur le monde et les choses. Certains trimballent, qui, une expérience douloureuse, qui de fortes inquiétudes... «la peinture est le reflet du peintre, de ce qu'il vit, elle est le miroir social d'une certaine désillusion, en même temps, ce sont aussi des gens qui cherchent des réponses ». Avec ce travail, conclue-t-il, « je suis allé de l'autre côté du miroir ».

Une exposition devrait suivre, un parcours photographique d'une centaine de photos, plus deux œuvres par peintre, moyen ou grand format. Des pourparlers sont en cours avec des collectivités, de même est lancé un appel de fonds (avis aux intéressés).

Jacques Lahousse est plein de projets, d'autres livres, peut être « l'acte II de Traces tangibles »...pour l'heure il part versl'océan, dont il ramènera de nouvelles photos.


 

NG


 

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