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Centenaire de Camus. L'occasion de débattre

L'absurde, la révolte, l'Algérie...

Albert Camus bénéficie d'un fort capital d'affection autant que d'admiration. Les raisons en sont sans doute multiples, sa disparition prématurée, son itinéraire, enfant pauvre né en Algérie devenu prix Nobel de littérature, bien sûr son œuvre, notamment ses romans, « L'étranger » fait partie des plus lus et des plus traduits de la planète. Peut-être, aussi, son côté consensuel  ? Cette année anniversaire de sa naissance voit la multiplication de colloques et de publications. Dans notre département Les Amitiés Internationales André Malraux avaient initié un cycle de conférences en différentes communes, attirant un large public. En prélude, Jean-Louis Meunier, universitaire et responsable de la société des études camusiennes, s'était adressé à 160 lycéens de Prades, captivés par ses propos sur le sujet : De l'absurde à la révolte.

Nous évoquerons deux de ces conférences.

A la librairie Torcatis, Nicole Yrle , écrivaine et ancienne enseignante, traitait « Le premier homme », de l'intime à l'universel. Livre inachevé, dont le manuscrit était dans la voiture accidentée où l'écrivain a trouvé la mort en 1960 . Livre à forte tonalité autobiographique, selon l'oratrice « livre précieux, car le dernier, le fruit d'un long travail de maturation, la réécriture d'une œuvre de jeunesse ». Au fil d'une analyse pénétrante, Nicole Yrle a livré plusieurs clés d'accès au texte : la recherche du père, la naissance et le mythe des origines, la révolte par rapport à l'absurdité de l'histoire, la fraternité français-arabes, l'aspect sacré conféré aux plus démunis et à la terre...Pour conclure sur une invitation à la lecture « ce livre permet d'entrer dans l'intimité de Camus, comme s'il faisait des confidences ».

A Elne, Jean-Louis Meunier évoquait Camus et l'Algérie. Il le faisait avec finesse et brio, non sans humour, l'illustrant de lectures et force anecdotes. L'Algérie, pour Camus, « un lien charnel », la patrie au sens littéral, la terre des pères. L'absurde ? « c'est ce qui contrevient à la beauté du monde dans le rapport homme-monde », d'où la révolte, et non la révolution qui, selon Camus, se satisfait de la violence, mais la révolte liée à la solidarité. Concernant les prises de position de l'écrivain, « il n'a jamais écrit qu'il était pro-FLN ou ou pro-OAS ». Mais il a soutenu le projet Blum-Violette pour un statut visant à donner des droits aux populations comme les kabyles, les musulmans. Il a milité pour « une grande réconciliation, pour le vivre en paix ensemble, pour un fédéralisme ». En 1956 il signe un appel pour une trève civile en Algérie. Après, « il choisit le silence puisqu'il ne pouvait pas empêcher la violence ».

Le cycle s'est poursuivi avec les thèmes de Camus, la Méditerrnée et l'art, Camus et Malraux, Camus et l'Espagne. On le voit, une œuvre et une personnalité aux multiples aspects, à coup sûr propices à de nouvelles initiatives.

 

 

NG

 

 

 

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