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Un débat comme celui de lundi éclaire t il réellement les enjeux de la présidentielle?  

 

 

Le nombre de téléspectateurs qui l'ont suivi, 10 millions, est édifiant, inédit avant un premier tour. Les enjeux ont, en partie été posés, mais cela ne dispensera pas les citoyens de réfléchir à ce à quoi ils ont assisté. Avant tout, une mise en scène bien léchée, un show attendu, dont il est difficile de mesurer le rapport avec la vraie vie. Aussi, une pré sélection de candidats réputés « grands » avec la mise à l'écart des « petits ». Ensuite l'installation d'une situation désormais banalisée : un candidat de droite mis en examen pour les raisons que l'on sait et qui a tout son temps pour expliquer aux français qu'ils ne travaillent pas assez, qu'il y a trop de fonctionnaires, etc...L'aplomb de Fillon est hallucinant, autant que son piètre mea culpa : « j'ai des défauts, mais qui n'en a pas » !Et surtout une Marine le Pen, brushing impeccable, confortablement installée dans le cercle des candidats honorables, « dédiabolisée » , complètement banalisée. Malgré les apparences, c'est sans doute elle qui tire le meilleur profit de cette soirée. Que dire d'Emmanuel Macron ? Son air candide, son look de premier communiant seraient-ils son seul argument de vente? Ses propos restaient dans le flou artistique, idéal pour masquer un programme social libéral, en droite ligne du quinquennat Hollande. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a, incontestablement, porté le souffle du changement, montrant tout son talent et sa force de conviction dans le débat. Comme d'habitude, il a su étayer d'arguments forts les alternatives progressistes. De son côté, Benoît Hamon a enfin fait entendre une parole socialiste de gauche, il était temps! Mais, au bout du compte, ces deux derniers ont aussi, à leur corps défendant, illustré la division des progressistes. Le casting de la soirée a sans doute rendu un peu plus crédible l'éventualité d'un second tour droite-extrême droite. La gauche risque fort de se faire voler l'élection présidentielle. Cela rend d'autant plus élevé l'enjeu des législatives qui suivront de près.

 

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